Lettre à ma déesse

Ô déesse de la Sagesse, prêtresse de l’Humanité elle-même, l’heure est au sacrifice des mythes obsolètes des combats libertaires et égalitaires ! L’Utopie réside dans leur inutilité, dans la lutte futile et illusoire pour ce qui est un dû, la Liberté, inhérente à la condition d’Homme, aliénée à l’Egalité.

On ne se bat pas pour un acquis, on le saisit, on s’en empare, on en use.

Quelle grande victoire des élites et cercles d’influence de nous restreindre à combattre pour ce que l’on nous doit. Comme si les fondements même de l’Humanité se méritaient, contre un prix, un labeur, une monnaie d’échange …

Homme face à toi se dresse le Capitalisme avilissant, asservissant, prosterne toi devant Jean Luc Apathie, missionnaire de la sainte parole lobbyiste ! Imprègne toi des réflexions astrales d’un Alain Minc ancestral et du courroux divins des agences de notations, oublie ta condition d’homme semblable aux autres hommes et contente toi de ce que l’on daigne t’accorder en échange de ta contribution à l’effort de production des compagnies toutes puissantes ! Un smartphone pour Monsieur Sans Nom, et un cancer offert par la maison.

Ô déesse incorruptible, prêtresse du Bien Commun et de l’Harmonie, réveille toi ! Cesse enfin de te complaire dans la geôle dorée où ils t’ont enfermée, réveille toi ! Que ton sang noir abreuve les peuples déshérités, expropriés de leurs terres et de leur savoir-faire.

Ô déesse de nos faiblesses séculaires nous t’implorons, comme nous implorons la Générosité au quotidien, et déplorons la Générosité du trop plein, des bals de bienfaisance et de l’auto promotion caritative.

Du chuchotement du capillaire à la turbulence de l’artère, que ton sang noir irrigue les organes de la République, que ta conscience mature s’approprie son cœur et sa moelle épinière. Défend nous Ô déesse du libéralisme radical orphelin de toutes préoccupations sociales et considérations sociétales, pourfend donc  leur idéal pyramidal, sur l’autel inviolable de la condition humaine, d’une lame aiguisée en travers des amygdales, l’âme avisé des problématiques mondiales.

Ô déesse je te supplie, Ô Anarchie je m’en remets à toi, et à travers toi ma propre responsabilité d’Homme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.