Entrecôte burger

Je hais cette droite qui s’épanouit dans les contextes économiques et sociaux difficiles, cette droite malhonnête et perfide, corrompue jusqu’en sa moelle épinière, bavant de populisme et dégoulinant de bons sentiments d’apparence.

Je hais cette droite qui pourfend dans ses actes les valeurs qu’elle clame défendre, réduisant le travail à l’asservissement des masses, réduisant les foyers à la misère sociale et à l’effort de guerre commerciale, réduisant la Nation à une société mafieuse au service des ses intérêts propres.

Je hais cette droite féodale, aliénée aux grandes fortunes, soumise à ses seigneurs, hurlant aux loups à la moindre taupinière, masquant ses manigances derrière le rideau épais de la bienséance, brandissant sans vergogne les étendards de la haine et du mépris, pointant du doigt le différent, le laid, le gros et le bronzé pour détourner les regards de ses exactions.

Je hais cette droite qui depuis des années multiplie les interdits et légifère à la volée d’une actualité manipulée, qui infantilise, déresponsabilise des citoyens résignés en consommateurs aveuglés et dociles. Cette droite sans scrupule, qui nous vend le respect comme d’autre nous vendraient une prothèse PIP, cette droite qui protège Servier, qui a sacrifié l’Education et la Santé sur l’autel des marchés.

Je hais cette droite qui œuvre pour réduire Internet à une galerie marchande, cette droite fournisseur officiel en armes des bourreaux de ce monde, cette droite qui légitimise ses colères liberticides par les exceptions criminelles qu’elle a elle-même enfantées. Cette droite naïve qui pense encore qu’il suffit d’interdire pour faire disparaître.

Je hais cette bourgeasse de Marie-Annick Le Pen et son prénom passé à la moulinette des grands conseillers en communication. Je hais la Sarkozie, infectée de vermines, contaminée à sa naissance par le sang cupide du père Balladur, gang de politiciens sans conviction capable de passer leur langue à gauche pour gagner une élection, et de soumettre leur mère pour un peu de pognon. Je hais Nadine Morano, icône vulgaire et désintellectualisée, je hais Jean-François Copé, Iznogoud dépourvu de cheveux au sourire mielleux masqué par des canines de prédateur. Je hais ce groupuscule intégriste financier, extrémiste de l’économie capitaliste trafiquants d’influence et de biens publiques, se partageant nos institutions à moindre coût.

Je hais cette droite qui sème sa haine comme Monsanto sème ses ananas au Costa Rica, cette droite qui rit au nez de Serge Letchimy et d’Aimé Césaire, cette droite décadente, insultante, cette droite impérialiste, incapable de reconnaître ses horreurs commises. Je hais cette droite qui a violé et continue de violer la Terre, l’Afrique, l’Amérique du Sud, cette droite qui taille au hachoir dans la biodiversité et au bulldozer dans la forêt équatoriale.

Je hais cette droite qui veut m’imposer son manichéisme, cette droite qui veut se substituer à mon expérience et à mon apprentissage et définir à ma place ce que du monde relève du bon et du mauvais. Je hais cette droite qui extorque les opinions à grands coups de télévisions, qui mélange Justice et émotion, qui érige le fait divers en généralité pour appuyer ses dérives.

Je hais cette droite menteuse, manipulatrice, je hais ce monde soumis à ses envies, berné de promesses, trompé et humilié et qui en redemande. Je te hais toi, pion parmi les pions, je me hais moi, soumis comme je suis au confort. Je hais ce monde en laisse, étranglé par cette droite, toutou docile attendant sa gamelle et sa caresse télévisuelle. Je hais ce monde en laisse, inexorablement de droite, qu’importe les suffrages.